Regard personnel sur la migration africaine
Réalisateur et producteur, Abderrahmane Sissako signe une œuvre humaniste et engagée qui explore les relations complexes entre le Nord et le Sud autant que le destin d’une Afrique malmenée. C’est un passeur qui navigue entre les cultures et les continents. Son regard, fédérant à la fois la fiction et le documentaire, le politique et le poétique, est l’un des plus forts et des plus justes posé sur le continent africain. Né en Mauritanie en 1961, il passe son enfance au Mali avant de partir étudier le cinéma à Moscou en 1983. Il y tourne ses premiers courts métrages, dont Octobre, présenté au Festival de Cannes en 1993. Au début des années nonante, il s’installe en France et y réalise notamment La Vie sur Terre (1998) et En attendant le bonheur qui reçoit le Prix de la critique internationale à Cannes en 2002. Il revient à Cannes en 2006 avec Bamako, un film qui suit le procès fictif intenté par les habitants de la capitale malienne à la Banque Mondiale et au FMI. En 2014, Timbuktu, projeté en compétition à Cannes, dénonce les exactions des djihadistes de Boko Haram et devient le premier film mauritanien en lice pour l’oscar du Meilleur film étranger en 2015. En France, le film remporte sept césars. En 2024, le réalisateur dépeint dans Black Tea une histoire d’amour entre une Ivoirienne en exil dans un canton onirique et un Chinois. Une rencontre sino-africaine rare au cinéma.
Les cinémas du Grütli proposent une rétrospective des films du réalisateur durant le mois de février. Deux projections exceptionnelles seront organisées le 20 février : à 17h30 Black Tea (2024, 1h 50 – inédit en Suisse) et à 20h00, Bamako (2006, 1h 55). Tarif partenaire de CHF 10.- pour les membres de la Société de Lecture. Inscription en ligne sur notre site (réservé aux personnes participant à au moins une conférence du cycle).