Ce rouge incandescent selon Nicolas de Staël
Entretien mené par Pascal Schouwey, journaliste indépendant
Agrégée d’anglais, Aurélia Cassigneul-Ojeda enseigne en classes préparatoires à Toulouse. Après sa scolarité à Alger, elle a fait ses études à la faculté de Nanterre et à la Sorbonne. Angliciste de formation, sa spécialité est la littérature et plus particulièrement la littérature féminine du XIXe siècle anglais. Eliodora (Société des écrivains, 2017), son premier roman, revient sur l’histoire compliquée et cruelle de son père assassiné par la Guardia Civil en 1936, juste entre la Guerre civile et la prise de pouvoir de Franco. Elle signe ensuite Les trois sœurs qui faisaient danser les exilés (Ateliers Henri Dougier, 2020). Son troisième roman, Ce rouge incandescent selon Nicolas de Staël (Ateliers Henri Dougier, 2023) évoque les derniers jours du peintre qui se jeta dans le vide de la terrasse de l’immeuble d’Antibes où il avait son atelier, à 41 ans, le 16 mars 1955. Son dernier tableau, Le Concert, est laissé inachevé. Le rouge est là, vibrant comme une mer où flottent les instruments. Peint en deux jours, cet ultime tableau clôt deux années de fébrilité. Dans le sud où il s’était installé, l’artiste aura peint plus de deux cents tableaux, dans l’urgence, toujours. Pourquoi ce rouge ? Pourquoi, après l’abstrait, ce retour au figuratif ? Pourquoi un homme au sommet de sa gloire choisit-il de mettre fin à ses jours ?