Retour sur la judéité de Marcel Proust
Né en 1950, Antoine Compagnon est spécialiste notamment de Montaigne, de Baudelaire et de Marcel Proust. Il mène plusieurs carrières, dont celles d’enseignant, de romancier et de critique littéraire. Il a été professeur à la Sorbonne et au Collège de France, titulaire de la chaire de Littérature française moderne et contemporaine de 2006 à 2021. Il a été élu à l’Académie française en 2022 et reçu sous la Coupole le 11 mai 2023. Il est l’auteur de plus d’une vingtaine d’essais, dont Proust du côté juif (Gallimard, 2022). Il y a une question juive dans A la recherche du temps perdu : Swann, l’un des principaux personnages, est juif, de même que Bloch, camarade d’enfance du héros, et la société dans laquelle ils évoluent est divisée par l’affaire Dreyfus. Jeanne Weil, la mère de Proust, était juive, comme il le rappelait quand on lui tenait des propos antisémites. Catholique par son père, Proust fut un ardent dreyfusard et ne renia jamais sa judéité. Dans son ouvrage, fruit d’une minutieuse enquête à multiples rebondissements, Antoine Compagnon explore le sentiment d’appartenance de Proust et l’intérêt, au lendemain de la guerre de 1914, des jeunes sionistes pour son œuvre. Il jette d’imprévisibles lumières sur un sujet redevenu sensible.
En partenariat avec le Festival Histoire et Cité dont le thème 2024 est Dans la rue.